Regard dans le rétro, la saga historique de votre réseau de transport - Publié le 27/03/2024

Les tramways hippomobiles de 1874 à 1894 

Dès 1872, la Ville du Havre envisage la création d'un réseau de tramway en étudiant différentes solutions. Elle sélectionne la Banque Française et Italienne qui propose la traction hippomobile.

Le cahier des charges est signé le 30 avril 1873 suivi par le lancement des travaux. Et c'est ainsi qu'en janvier 1874, le premier tramway havrais est lancé, Le Havre figurant ainsi comme la première ville de France après Paris à disposer de tramways "hippotractés" sur rails. 

Le 1er février 1874, la 1ère ligne Frascati (Jetée) - Octroi de Graville inaugurée et rencontre un vif succès. Deux autres lignes seront respectivement lancées en 1875 vers Sainte-Adresse puis en 1880 dans le quartier de l'Eure.

dessin-18-inaugurat-tramw-1874.JPG
Inauguration de la 1ère ligne de tramway sur rails
(Revue l'Illustration, bibliothèque du Havre)

En 1876, la Banque Française et Italienne cède ses exploitations à la CGFT (Compagnie Générale Française de Tramways).

En 1881, la CGFT améliore ses services en disposant des kiosques aux stations importantes des tramways. Ils permettent ainsi aux usagers de s'abriter les jours de pluie.

En 1883, le réseau est composé de 4 lignes : 

  • Frascati (Jetée) - Octroi de Graville - Un parcours de près de 4km400 avec une forte ressemblance à la ligne C2
  • Hôtel de Ville - Rond-point via la Gare - Un parcours d'un peu plus de 2km avec une forte ressemblance aux lignes de tramway en ville basse
  • Hôtel de Ville - Sainte-Adresse - Un parcours d'un peu plus de 3km
  • Gare - Quartier de l'Eure - Un parcours d'un peu plus de 1km700

La CGFT dispose à l'époque de 3 types de voitures qui peuvent circuler sur ces lignes : 

  • Les voitures sans impériales de 5,90m de long tirées par un seul cheval
  • Les voitures à impériale tirées par deux chevaux du fait de leur poids plus conséquent.
  • Les voitures ouvertes latéralement, en circulation notamment pour la période estivale.


Le fonctionnement des tramways hippomobiles :

Les voitures étaient munies de deux plateformes identiques à l'avant et à l'arrière pour que les chevaux puissent s’y atteler permettant ainsi de ne jamais faire tourner les voitures.

hotel-de-ville-1874-doc-lux.jpg(A. Herrenschmidt, Chroniques Havraises)

Sur chacune des plates-formes, le cocher et le receveur ainsi que 7 autres personnes pouvaient se tenir debout. Les voitures, qui étaient assez larges pour que l'on puisse circuler librement, contennaient jusqu'à seize personnes et étaient divisées en deux parties égales par une porte à coulissesformant première et seconde classe. Un signal permettait aux cochers de s’arrêter pour prendre ou laisser descendre les passagers.

À l'époque, les tarifs appliqués à bord étaient proportionnels à la distance parcourue. Le plus long trajet revenant à 35 centimes en première classe.

Grâce aux rails, les trajets se faisaient sans secousses. Les Havrais n’ont pu que constater l’amélioration significative du confort de ce nouveau mode de transport en le comparant aux omnibus hippomobiles qui souffraient des irrégularités et du mauvais état des routes.

Et les chevaux dans tout ça ?
On dénombrait 119 chevaux au début et jusqu'à 200 par la suite. Ils pouvaient travailler jusqu'à 2h30 par jour pour parcourir jusqu'à 20km.